3 déc. 2007

IL FAUDRAIT QUE JE DESESPERE


















Il faudrait que je désespère
Des mes sœurs comme de mes frères
De ces opprimés consentants
A leur misère concourant
Misère de l'aliénation
Quand tout n'est que consommation
Pauvres mirages d'opulence
Pour mieux masquer la déshérence
Rogatons jetés en pâture
Pour mieux qu'on morde la sciure
Et la politique en spectacle
La frustration pour réceptacle
Ne resterait que lassitude
Pour se plonger dans l'hébétude
Et agonir tous les voisins
Pour oublier le lendemain
Faut-il renier tout le sens
Des combats de notre existence
Ne plus espérer en l'humain
Dans nos poches garder nos mains
Pour ne plus avoir à les tendre
Pour ne plus chercher à comprendre
En s'abrutissant de mépris
Pour ce qui a fondé nos vies
Mais même au cœur de la tempête
Des épis redressent la tête
Il y en a eu de plus rudes
Des grandes nuits de solitude
Où il aura fallu lutter
Pour recommencer à rêver
Pour que renaisse la lumière
Et le plaisir des matins clairs
Où le plus simple des sourires
Nous réinvente un avenir
Il y a bien trop de raisons
De révolte et de rébellions
Pour laisser la résignation
Engourdir nos indignations
Dans de funèbres oraisons
Et des amertumes sans nom
Pour ceux qui nous ont précédé
Pour ceux qui vont nous succéder
Il nous faudra ressusciter
Une nouvelle humanité

Pedro da Nobrega

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai lu ce poème très engagé et on ne peut plus réaliste. J'ai été touché touché et séduit par le style avec lequel il est écrit. C'est une bonne contribution dans la lutte que nous menons et dans notre combat quotidien. Du courage!
Aghali Ag Bahari

Anonyme a dit…

Beau, triste, poignant ce poème. On ne peut pas laisser tomber ces gens qui luttent pour leur survie. Je suis de tout coeur avec eux et prète à m'engager dans la mesure de mes faibles moyens de vieille dame française

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